Pour lutter contre le problème des relargages illégaux d’eaux de fond de cale polluées par des huiles, la réglementation se renforce et des solutions techniques sont développées.
La prévention de la pollution des navires est basée sur la convention MARPOL (Marine Pollution) 73/78. Tous les navires produisent des eaux de fond de cale contenant une quantité plus ou moins importante d’hydrocarbures. Ces eaux sont généralement traitées à bord par des appareils actuellement peu efficaces qui amènent les armateurs à stocker les eaux et à les faire traiter à quai. Ces prestations représentent des coûts élevés.
Les eaux de fond de cale contiennent du carburant, des hydrocarbures, des graisses, antigel, des produits de nettoyage, des solvants, détergents, métaux (arsenic, cuivre, canyon, chrome, nickel, argent, mercure, sélénium, zinc…), des additifs, des liquides réfrigérant de moteur, des agents anti corrosion et des lessives. Actuellement ces eaux sont traitées par des décanteurs-flottateurs souvent couplés avec des filtres poches de quelques microns. Ces systèmes sont inefficaces pour l’élimination de l’huile émulsionnée ou de l’huile dissoute et ne fonctionnent pas sur la durée de la traversée ce qui limite les capacités de traitement. Seul 1/6eme des eaux de fond de cale peuvent être traitées actuellement à bord.
MARPOL impose une réglementation de rejet en hydrocarbures de 15 ppm sauf dans certaines zones comme l’Alaska ou la norme est à 5 ppm. Un projet d’étendre cette norme de 5 ppm, plus contraignante, est à l’étude.
Pour traiter ces effluents il faut des équipements permettant un filtrage d’hydrocarbures. Les procédés déployés doivent être compacts au regard de la place disponible dans les bateaux et doivent également être simples d’utilisation. Des études sont menées afin de coupler une étape de décantation à une étape de filtration par procédé membranaire. La régénération des membranes sera un facteur clé du procédé.
Ces solutions permettent de réduire les coûts et de garantir un traitement de l’eau efficace afin qu’elle soit conforme à la norme. Les études de faisabilité menées en laboratoire ont été concluantes avec l’utilisation de l’ultra filtration. Suite à ces études, une collaboration entre l’université Paul Cézanne, la Société des Eaux de Marseille, la Société Nationale Corse Méditerranée et la société Novasep, a permis l’installation à bord de plusieurs bateaux d’un skid industriel. Le traitement ainsi mis en place s’est révélé efficace. Les perspectives sont donc prometteuses.
Source : www.revue-ein.com – L’eau, l’industrie, les nuisances – Eaux de fonds de cales – Traitement des eaux de fonds de cales.